LE TRANSSIBÉRIEN RÊVEUR
Bienvenue dans la gare des rêves. Embarquement imminent.
LE TRANSSIBÉRIEN RÊVEUR, UNE CRÉATION SONORE À PARTIR DES ÉCRITS D'HENRI MICHAUX
17 août 2019
La scène est dans un nid de verdure. L’idée était d'embarquer les spectateurs dans un voyage auditif. Et de mettre en valeur un espace de lecture et de représentation dont la beauté naturelle était empreinte de poésie. Alors qu'une comédienne performait les cahiers de rêve d’Henri Michaux, au son des arrêts et des départs des gares imaginaires, des sons surgissaient de la nature environnante. Ainsi Satie apparaissait dans le bruissement d’un peuplier, et Pavane de Debussy s’élevait dans tout l’espace sonore au rythme des rêves du poète. La création sonore signée Rozenn Lièvre mêlait des bruits de nature et des musiques de piano enregistrées. Il fallait que les gens soient emportés par l’univers sonore alors même qu’il n’y avait, à proprement parler, aucun décor, hormis celui proposé par les sons. Des enregistrements de poèmes murmurés semblaient également sortir de l’écorce des arbres. Mon choix était de faire installer six enceintes tout autour des spectateurs afin de leur donner la sensation d’être enrobés par la poésie et la nature.
Léa Tissier
THÉÂTRE DU PEUPLE, BUSSANG, LORRAINE
IMPROMPTU HORS LES MURS
17 août 2019
Impromptu. Adj. 1673. Déf : "ce qui est fait sans préparation, improvisé"
Révéler les bruits de forêt, le vent, les arbres, grâce à une conception sonore en relation avec la nature. Le vent se mêlait aux bruits de train pour une échappée poétique de cinquante minutes sur le thème du rêve et de l’onirisme, d’après les carnets de rêves d’Henri Michaux. Avec le son, il s’agissait d’esquisser, de suggérer un lieu (en l’occurrence, une gare onirique) et de faire murmurer les arbres. Nous avons travaillé avec une comédienne, deux micros et six enceintes dissimulées dans les arbres.
FAÇONS D'ENDORMI FAÇONS D'ÉVEILLÉ
HENRI MICHAUX
Première parution en 1969
"Rêves : amas de faits-divers, des petits faits-divers de la personne répétés en vrac en vitesse, faits-divers qui renvoient à d'autres faits de toute date, de faits passés où l'on trouva à redire, par quoi on fut attaqué, troublé. Rêve-réponse qui renvoie la balle. Alors pourquoi vouloir à tout prix interpréter ? Un sage arabe répond : "Un rêve non interprété ressemble à un oiseau qui plane au-dessus de la maison, sans se poser".
Extrait : Les rêves vigiles ou le rêve éveillé
"Le contraire du rêve qui, n’importe où il vous porte, vous y mène attaché et sans que vous puissiez rien, la rêverie, dispose de liberté. Elle demande à en avoir. Elle en fait sa puissance.
Plutôt de surabondance de liberté, viendra l’embarras.
C’est errer qui convient avec la rêverie, errer d’abord, errer négligemment, approcher, s’éloigner, tâtonner, écarter les clichés de bonheur triomphal qui se présentent, qui sans doute répondent à des désirs et des envies énormes, communes à presque tous les hommes, mais pas spécialement aux vôtres, errer jusqu’à ce que vous rencontriez enfin, petit ou grand ou infime, ce dont vous avez réellement le désir, spectacle, atmosphère et monde qui ne peut se produire sans nonchalance d’abord."